Notes, état des lieux et réflexions sur la fusion froide (LENR)
La fusion froide désormais nommée LENR (low energy nuclear reaction) est un phénomène physique de réaction nucléaire qui survient à température ambiante. On peut également rencontrer le terme de transmutation nucléaire. De plus, la réalité du phénomène est démontré scientifiquement par plusieurs équipes à travers le monde. Les conditions d’apparitions sont plutôt simples : pas besoin d’infrastructures monstrueuses avec des aimants de plusieurs tonnes ou d’une centrale nucléaire pour l’allumer.
Autrement dit, nous avons la preuve de l’existence d’une énergie propre, libre et quasi gratuite mais… incomprise. A la croisée des chemin entre physique nucléaire et science des matériaux. La fusion froide constitue l’unique espoir d’un monde futur où il fait bon vivre. Il me semble judicieux d’y consacrer un minimum de compréhension et d’analyse ! Je livre ici une synthèse de mes propres lectures.
Description du phénomène
Le phénomène de fusion à faible énergie (LENR) se manifeste par une libération d’énergie en excès dans certains types de matériaux préparés : des cristaux, des plasmas contenant souvent du palladium et de l’hydrogène. On alimente alors en électricité et on observe un dégagement de chaleur durable (plusieurs mois) et inexplicable en l’état de la science. On peut également y constater des transmutations, c’est à dire apparition d’atomes plus lourds que ceux présent dans la matrice initiale. Pour autant, aucun rayonnement nocif ni déchet radioactif n’est généré.
Ça existe mais “des fois ça marches des fois ça marche pas”
Une équipe de google a travaillé pendant 4 ans (2015-2019) sur le sujet, et n’a rien trouvé (ce qui ne prouve rien). La conclusion de l’article publié dans “Nature” est néanmoins un appel à l’action.
Fin 2019, une équipe japonaise (NEDO project) a démontré que le phénomène existe. Dans deux laboratoires indépendants et en parallèle, des tests ont été mené sur un échantillon de poudre préparé de palladium-nickel-zirconium. Les laboratoires de l’université de Kobe et de Tohoku ont tout 2 observé le phénomène de dégagement de chaleur pendants plus de 10 jours. Les résultats ont été similaires entre les deux laboratoires. Les quantités totales d’énergie libérées étaient plus importantes par atome que dans n’importe quelle réaction chimique connue, parfois d’un facteur de plusieurs centaines.
Michael McKubre indique dans son “abstract” issu de la dernière réunion thématique (ICCF-23, été 2021) qu’aucune expérience reproductible n’a permis de reproduire le phénomène systématiquement. En revanche, il dit ceci :
Néanmoins, il est très clair pour moi d’après l’étude de la littérature et de mes propres travaux qu’un véritable phénomène de CMNS existe. (CMNS = Condensed Matter Nuclear Science)
Michael McKubre
Ma compréhension est que pour reproduire le phénomène il faut un matériau parfaitement préparé à l’atome près. Toute imperfection réduit les chances d’apparition ou aboutit à la fin prématurée de la réaction par la “casse” de l’échantillon. Les scientifiques japonais investissent de gros efforts dans l’ingénierie de matériaux spécialisés pour la fusion à froid, en utilisant des méthodes de production qui permettent de contrôler à un haut degré la nanostructure de l’échantillon.
Une théorie scientifique ?
L’état courant des principes physiques établis ne permet pas d’expliquer le phénomène. Pour générer des réactions de fusion, il faudrait vaincre la barrière coulombienne entre les noyaux. Ce qui nécessite des conditions de pression et de température très exceptionnelles. C’est pour cette raison que les 1ères expériences en 1970 ont été retoquées.
Allan Widom et Lewis Larsen ont théorisé une explication aboutie du fonctionnement des LENR ; un processus en quatre étapes qui utilise des interactions faibles et des captures de neutrons. Voir l’article “Widom-Larsen Theory Simplified.”
Yogendra Srivastava rejoint le groupe en En 2007 et étendre la théorie de Widom-Larsen du domaine de la matière condensée au domaine du champ magnétique.
Une description mathématique est extrêmement complexe, car une forme d’aléas nanométrique lié aux impuretés interviennent dans l’équation.
A propos de l’ECAT de Rossi
Le futur est-il maintenant ? On peut trouver sur internet un produit appelé ECAT. La publicité est alléchante : un générateur d’1MW sous forme de container à recharger chaque année. Une analyse rapide indique qu’il y a peu de doute sur le fait qu’il s’agisse d’une vaste escroquerie. Le dispositif initial plus petit étant alimenté par le fil de terre et celui-ci par micro-onde depuis un générateur situé non loin …
Je soupçonne Andrea Rossi et son eCAT d’etre “un bouffon” ou un “guignol” : un faux vrai scientifique entrepreneur mandaté par les lobbies pour discréditer une technologie qui fonctionne.
Annoncer un prototype, gagner du temps pour finir sur : regardez ca ne marche pas ! Noyer le poisson dans la tarte à la crème pour le cacher… L’objectif évident étant de ralentir l’intérêt et le développement de la technologie pour continuer à extraire des énergies fossiles. Bref ca sent la manipulation.
Alors à quand une véritable application industrielle ?
Mystère ! Bien que la communauté des chercheurs connaisse bien les phénomènes connexes, elle ne connaît toujours pas les facteurs nécessaires pour la faire évoluer vers une technologie viable. Les facteurs incluent comment l’allumer et l’éteindre systématiquement. De nombreux chercheurs pensent que le plus grand problème à résoudre est un problème de science des matériaux. Les chercheurs ne comprennent pas la composition atomique spécifique des matériaux sources – palladium ou nickel, par exemple – qui sont nécessaires pour le faire fonctionner. Les différences caractéristiques entre les lots semblent être à l’échelle nanométrique ou atomique. Par conséquent, cette recherche est extrêmement difficile à réaliser sans un grand laboratoire bien équipé, et peu de chercheurs ont eu les moyens d’étudier correctement le sujet.
Le deuxième plus grand défi consiste à éliminer assez rapidement les énormes quantités de chaleur des cellules. La chaleur a tendance à faire fondre et à déformer les métaux hôtes, les rendant inutilisables.
Voici quelques autres acteurs industriels qui avancent sur le sujet : JetEnergy, Defkalion Green, Egely
Conclusion
Un soutien financier massif est la constitution de solides équipes scientifiques soutenues par les consortiums industriels les plus puissants devrait être la priorité de n’importe quel gouvernement sensé ! La fusion froide n’est rien d’autre que la solution au changement climatique.
Pourquoi n’en entend-on pas parler ? Encore une histoire de lobbies ?
Enfin une lueur d’espoir : on est peut-être pas si foutu 🙂
3 thoughts on “Notes, état des lieux et réflexions sur la fusion froide (LENR)”
Petite anecdote d’un ancien membre du personnel du CERN.Nous sommes en 1989 Pons et Fleischamm viennent de découvrir la FUSION FROIDE.
Depuis l’annonce médiatique de Pons et Fleischmann et surtout la diffusion “underground” de leur manuscrit, leurs expériences sont reproduites et testées dans un grand nombre de laboratoires, le CERN n’échappe pas à cette agitation et invite Fleischmann à venir présenter sa découverte.
Cette découverte “incroyable” provoque une émulation bien compréhensible et fait des émules au CERN et ailleurs.
En tant que membre du personnel, spécialiste de la Physique du Vide des accélérateurs de particules on me charge de réaliser un dispositif
expérimental.
Une équipe de 3 personnes est constituée
1 étudiant – 1 physicien – et moi même
L’idée de base est de concentrer un maximum d’atomes de deutérium (De) dans un matériau getter comme le Titane, afin d’obtenir un alliage métallique ou hydrure, en quelque sorte réaliser de l’hydrogène métallique
Un plaque de Titane a été imprégnée de 3017 Torr.l de deutérium ce qui après calcul donne une concentration de 5 E 10.19 at.De/cm3 A l’aide d’un spectromètre de masse nous avons suivi la présence de la masse 3 (1 .E-10 amp.) car selon la théorie la réaction de fusion de 2 noyaux deutérium donne de l’hélium 3 (2 protons et 1 neutron ) avec production d’un neutron de 2.45 Mev ou du Tritium ( 2 neutrons et 1 proton) avec production d’un neutron de 3.03 Mev
2 compteurs de neutrons étaient disposés autour du montage expérimental.
Les valeurs enregistrées par les compteurs de neutrons montrent une légère augmentation de la radioactivité, jusqu’à atteindre 10 microR enfin de process
L’expérience ayant été arrêtée prématuremment
sur décision du Directeur du CERN, alors que la saturation des plaques de Titane par le Deutérium n’étaient que partielle, me laisse un sentiment d’insatisfaction qui ne reflète pas l’état d’esprit du CERN qui est d’innover, de créer, d’inventer de trouver.
J’ai envoyé les résultats de cette expérience à la directrice du Cern , mais n’est pas eu de réponse
Je dispose de tous les documents de cette expérience et les tiens à disposition .
cordialement
.