La démocratie open-source

La démocratie open-source

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La démocratie a l’avantage d’offrir à chacun l’opportunité de faire un choix. Ça n’a pas toujours été le cas. Mais quand on y réfléchit, on vote pour des responsables politiques, pas directement pour des idées, des décisions ou des lois.

Les petits arrangements entre amis sont l’un des plus gros fléaux de notre société. Je veux parler du lobbying et de la corruption. Ces déviances influencent trop largement les décisions et en particulier, celles qui concernent l’environnement.

Par ailleurs, la plupart des politiciens ont une vision très court terme qui correspond généralement à la durée de leur mandat …

Accessoirement, la démocratie actuelle représente une charge importante pour la nation et l’Europe. As-t-on vraiment besoin de 577 députés et 348 sénateurs payés 7230€ par mois ? Ajoutons les 751 députés européens à 9000€, une élection présidentielle qui revient, en moyenne, à 200 millions d’euros… La démocratie parlementaire française coûte au total 1,3 milliard d’euros sur 1 345 milliards de dépenses. Relativement négligeable mais absolument beaucoup trop au regard du service rendu !

La compétence des parlementaires est médiocre. Pour les sujets dont je me sens capable de juger il n’y a qu’à écouter les représentants parler de l’énergie renouvelable, du “développement durable” et d’écouter leurs propositions pour comprendre qu’ils ont à peine effleuré le sujet et foncent dans le mur sans même en avoir conscience.

Alors quel pourrait-être un système démocratique alternatif juste et efficace ?

La démocratie doit être directe et participative

Les lois et décrets sont des textes. Le code source informatique également. Les logiciels open-source sont développés de manière collaborative et décentralisée par une communauté, et repose sur l’examen par les pairs. On obtient un résultat moins cher, plus flexible et qui profite d’une longévité supérieure par rapport à ses équivalents propriétaires, car il est développé par des communautés et non par une entreprise ou un auteur.

Imaginons une plateforme collaborative permettant de développer les textes de lois et qui suivraient les principes de l’open-source. Tout le monde peut proposer des modifications. Tout le monde peut amender une proposition. Un vote communautaire pondéré par les connaissances de chacun permet de valider une modification.

Nous sommes en 2021, internet permet un niveau de sécurité suffisant pour garantir qu’on ne triche pas. Nous faisons confiance au protocole sécurisé pour nos comptes bancaires, pourquoi ne pas le faire pour un vote ? Les fraudes d’un système bien pensé et sécurisé seraient marginales. L’identité numérique des individus est déjà une réalité et permet la déclaration d’impôts par exemple.

Je suis donc 100% pour un mécanisme d’élaboration direct sur internet des textes de lois. Le résultat devrait également évoluer en direct et sur une période plutôt longue. Il faut laisser le temps à tous de s’informer, de débattre surtout sur des sujets qui sont de plus en plus complexes et inter-dépendants.

Repartir d’une page blanche

La production de textes législatifs en dix ans a été largement supérieure à celle de la dernière moitié du XXe siècle. En principe : “Nul n’est censé ignorer la loi”. Autrement dit, une personne ne peut pas se défendre d’une action qu’on lui reproche en disant qu’elle ignorait la loi.

On voit bien que cela ne peut pas fonctionner : les lois sont trop complexes, à tiroir, trop anciennes, vérolées par les lobbies. De lois, il ne devrait en exister qu’un minimum garantissant la sécurité individuelle et sociétale.
Ne pourrait-on pas d’ailleurs n’en garder qu’une seule ? Je propose quelque chose comme…

“Il est interdit de violenter son prochain : tuer, voler, violer, trahir, blesser y compris verbalement. Toute contrevenance sera jugée par la communauté”.

Loi unique de la nouvelle démocratie

Tout le monde doit-il avoir le même droit de voter ?

Serait-il judicieux qu’un néophyte comme moi ouvre le capot et se mettre à changer une courroie de distribution sans aucune connaissance et formation ? Soyons modestes, réalistes et pragmatiques, il y a ceux qui peuvent comprendre… et les autres. Ceux qui n’ont pas la culture et la compréhension des mécanismes en jeu ne devraient pas pouvoir apporter les pierres fondatrices à l’édifice. Un scientifique avec bac+10 ayant contribué à la rédaction du rapport du GIEC mérite certainement plus de poids dans les décisions écologiques que Mme Bellepaire de Loches.

Pour obtenir un système de votation directe efficace, il doit y avoir une forme de priorité aux gens compétents dans le domaine en question. Peut-être pourrait on même obtenir ce droit au travers un système de notation : des “points de réputation” attribué par domaine de compétence (technologie, économie, écologie, défense…).

Et si l’acte citoyen était un jeu ?

Un système directe n’empêche donc pas une forme de représentation. Il y a certainement moyen de trouver plus juste et efficace qu’un vote pour désigner des représentants qualifiés. Par exemple, on pourrait imaginer acquérir des points de vote en fonction de compétences évaluées par un QCM d’écologie façon certification Microsoft avec un équivalent de PearsonVue : vous passez le test sur votre PC supervisé à distance pour vérifier qu’il n’y a pas de triche. Vous devenez compétent pour revoir et amender les sujets écologiques. Simple efficace.

La communauté pourrait également récompenser certaines personnalités engagées et respectées. La plateforme pourrait intégrer des fonctionnalités comme celles d’endossement qu’on peut trouver sur les réseaux sociaux comme LinkedIn. L’objectif est toujours le même : garantir l’adéquation entre la décision et les compétences.

Bien sûr tout un chacun possède des droits basiques. Les jeux vidéos fournissent des exemples intéressants de mécanisme : un système de points d’expérience et de ladder, des points de compétences à attribuer sur un arbre ?

Il faut bien sûr veiller aux dérives, je ne propose pas un système de crédit social à la chinoise basée sur une surveillance intrusive. Je propose un jeu massivement multijoueur qui intègre un système de décisions collaboratif. L’objectif est de maximiser l’intelligence collective, de valoriser l’implication personnelle et les compétences de chacun d’entre nous.

Séparation des pouvoir ?

Un système direct permettrait également de juger ses pairs sur le grand tribunal collaboratif et collectif.
La séparation des pouvoirs n’a pas de sens lorsque les 3 sont réellement laissés au peuple. Il n’y a pas d’organe législatif, exécutif ou judiciaire, ce sont l’ensemble des citoyens comme vous et moi tout simplement.

Conclusion

Le bon système est à inventer. Une chose est sûre, la démocratie telle que nous connaissons n’a pas grand chose de juste ou d’efficace. Pourra-t-elle répondre aux exigences des actions nécessaires au maintien d’un monde vivable : NON ! La représentativité du peuple est anecdotique. La démocratie est en faillite.

  • Le gouvernement a retoqué ou amoindri l’immense majorité des 149 propositions de la convention citoyenne pour le climat
  • La France a voté non par referendum à la constitution européenne à 55% en 2005. Que s’est il passé ensuite ? Et bien Sarkozy a réécrit un mini-traité qu’il a fait passer sans référendum…
  • Les présidents et parlementaires sont élus par défaut par rejet des “extrêmes”.
  • Une loi peut passer en force (49.3)
  • On peut faire revoter si le vote n’est pas satisfaisant : d’abord rejeté par l’Assemblée nationale le mardi 11 mai 2021, le passe sanitaire a fait l’objet d’une seconde délibération, cette fois positive.

On est très clairement face à une situation de viol des droits du citoyen. Dans ces conditions, une forme de révolution ne devrait-elle pas s’imposer ? Espérons qu’une mauvaise dictature ne prenne pas le pouvoir !

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