COVID-19 : Alerte à la transmission aéroportée

COVID-19 : Alerte à la transmission aéroportée

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Un certain nombre de preuves s’accumulent indiquant que le COVID se propage par les micro-goutelettes. A l’heure de la reprise du travail en entreprise, il serait bon de prendre certaines précautions supplémentaires. En particulier, les systèmes de ventilation anciens ou mal entretenus peuvent être un vecteur de diffusion important du virus.

Preuves

Le professeur Lidia Morawska est un expert de renommée mondiale en matière de qualité de l’air. Il appelle avec = le professeur Junji Cao de l’Académie chinoise des sciences à lancer urgemment des recherches sur la transmission de COVID-19 par voie aéroportée : « il est temps de mener des recherches sur la façon dont les virus peuvent circuler dans l’air. Il existe de nombreuses similitudes entre les coronavirus responsables du SRAS et de COVID-19, il est donc très probable que le SARS-CoV-2 puisse se propager par voie aérienne ».

Les chercheurs rappellent cette étude récente montrant que SRAS-CoV-2 déposé en aérosol sur des surfaces, peut persister de plusieurs heures à 2 jours.

Et si l’étude n’a pas déterminé la taille des gouttelettes et des particules du SRAS-CoV-2, les données suggèrent que les particules virales d’aérosol sont produites par les patients atteints de COVID-19, même en l’absence de toux.

Une publication sur Biorxiv, indique que les chercheurs ont trouvé le génome ARN du SARS-CoV-2, mais aucune particule virale entière, dans plusieurs localisations testées, notamment les deux centres commerciaux. Ils notent tout de même dans la conclusion de leur article : « Nos résultats ont confirmé la transmission par aérosol comme une voie importante de contamination des surfaces ».

À l’autre bout du monde, dans l’État du Nebraska aux États-Unis, des scientifiques sont parvenus à la même conclusion. Ils ont retrouvé de l’ARN viral dans les deux tiers des prélèvements faits dans des chambres de quarantaine des hôpitaux accueillant des patients souffrant du Covid-19 et aussi dans le système de ventilation. Mais pas de virions infectieux.

Enfin dans une étude publiée le 13 Mai 2020 dans la revue américaine Pnas, une personne répétè une phrase fortement (« Stay healthy ») pendant 25 secondes. Les gouttelettes d’un diamètre compris entre 12 et 21 μm sont restées dans l’air en moyenne 12 minutes. Les scientifiques estiment qu’une parole forte peut générer l’équivalent par minute de plus de 1 000 gouttelettes contaminées capables de rester en suspension dans l’air pendant 8 minutes ou plus, dans un espace fermé.

C’est quoi un bon système de d’aération dans ce contexte ?

Un système d’aération est parfait pour diffuser le virus dans tous les services d’un bâtiment.

Il existe des normes européennes et internationales qui spécifient les systèmes de filtration. Le site france-air.com donne une vue précise de cette réglementation complexe. Ce que j’en retiens, c’est que seul les filtres de type ISO ePM1 peuvent filtrer les virus (ainsi que les nano-particules et les gazs d’échappement d’ailleurs)

Attention également à l’orientation du flux d’air ! Cet article du journal “Le Monde” présente les résultats d’une étude sur la contamination en chaine de clients d’un restaurant. Le client A1 a contaminé les rouges. La conclusion est que c’est le flux d’air qui a probablement emmené les micro-goutellettes pour contaminer B1,B2 et B3. En effet, E et F à distance équivalente ne sont pas contaminés.

Lu J, Gu J, Li K, Xu C, Su W, Lai Z, et al. COVID-19 outbreak associated with air conditioning in restaurant, Guangzhou, China, 2020. Emerg Infect Dis. 2020 Jul. doi: 10.3201/eid2607.200764

Suggestions

Imposer le masque de préférence FFP2 dans les départements ou le virus circule même lorsqu’on est seul et dès que l’on rentre sur un bâtiment fréquenté par plusieurs personnes. Aucun virus ne pourra se transmettre par voie aéroportée si la respiration est filtrée en amont.

Filtre de ventilation

Vérifier le bon fonctionnement de la ventilation en s’assurant d’un débit de 25m3/h/pers. C’est parfois impossible, il faut alors s’assurer qu’un flux d’air venant de l’extérieur vers les zones de travail est existant. Raccourcir la période de remplacement des filtres habituellement de 6 mois pour en maximiser l’efficacité.

Et pourquoi pas imposer dans les bureaux un système de filtration ISO ePM1

Installer des dispositifs de décontamination efficaces pour assainir l’air. Des pistes indiquent que la lumière UVC peut désactiver le virus. Cette lumière étant toxique pour la peau, il faut les allumer lorsqu’il n’y a personne dans les pièces occupées par les employés. On pourrait coupler ce dispositif à un détecteur de présence. Des dispositifs commerciaux existent déjà comme le GermAway. (Je n’ai pas d’actions chez eux !)

Pour augmenter l’efficacité, on peut aussi imaginer faire circuler des robots décontaminant comme dans les hôpitaux.

Ces investissements peuvent paraitre lourds, mais le virus risque de circuler longtemps. Détruire d’autres formes de virus ou améliorer la filtration des pollen et particules diminue les arrêts maladie.

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